"L'organe qui combat le mépris et les minables"
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LA VÉRITÉ SORT DE LA BOUCHE DES ENFANTS
Le Courrier de la Mayenne du 13 janvier 2000 nous présente le petit Mathieu C., 11 ans, maire du Conseil municipal d’enfants de Laval. "Haut de 136 centimètres et pesant 30 kg", il a un discours décapant, loin de la langue de bois de son aîné dans la fonction, François d’Aubert, bientôt 58 ans, 195 cm et près de 90 kg.
Il déclare en effet "sans la moindre retenue que la fonction de maire ne l’intéresse pas". "Plus tard, dit-il, je voudrais être mécanicien". Voilà une belle profession de foi réhabilitant le travail manuel. Quand on pense à tous les élus politiques qui refusent toute réforme de limitation du cumul des mandats, et qui s’accrochent à leurs sièges et leurs privilèges (et qui, en plus, voudraient l’impunité !)...
Le Courrier de la Mayenne nous le présente en photo, confortablement installé dans le fauteuil de François d’Aubert, mais les deux pieds bien sur terre.
Mathieu crache le morceau quant à sa désignation : "J’ai été élu car j’étais le plus grand, pardon, le plus âgé car j’ai redoublé mon CM2". "C’est toi qui as voulu postuler ? demande le journaliste - non pas du tout. C’est Mme Racine, de la mairie de Laval, qui a pris contact avec moi en me fixant un rendez-vous. Elle est vraiment gentille cette dame" susurre Mathieu... Puis il raconte que la dame lui a remis son discours à lire. Comme quoi, la démocratie préparée, ça s’apprend très jeune... Seule ombre au tableau : ses copains l’ont baptisé " le maire-deux ".
Bien évidemment, dès le 27 janvier, le petit Georges Zocchetto, lui aussi membre du Conseil municipal d’enfants (tiens, Mme Racine ne lui a pas proposé le poste de maire ?) intervenait à son tour dans le Courrier de la Mayenne en proclamant : "j’ai voulu faire comme papa ! ". Lui n’a pas d’état d’âme : "plus tard, je veux faire comme papa... " Et, de fait, il émet les mêmes souhaits que son père, à savoir : "j’espère y être encore l’an prochain en tant que maire ou membre"...
Quant à son papa, Georges nous crache le morceau, mais ce n’était pas un secret : "Voudrais-tu que ton papa devienne maire de Laval ? - non, pas pour l’instant...". Comme quoi ils doivent quand même en parler à table...
Allons, tout va bien. Le paysage lavallois des années 2030 se dessine peu à peu : le petit Mathieu sera mécanicien , et réparera les voitures de fonction du petit Georges et de son entourage...
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