Ses vacances 1997 auront pourtant été studieuses et actives; en effet, il s'est révélé omniprésent dans la presse estivale, ravie de l'aubaine, aux avant-postes de la vie municipale : le chantier de l'Ecole Prévert. Pas moins de 4 articles lui ont été consacrés, en l'absence de Monsieur le Maire.

André Troadec, c'est d'abord l'homme des élans de générosité. Outre une sympathique action humanitaire, au service des laissés pour compte et des déshérités de la société, André Troadec, c'est l'élu au bon coeur qui, lors du CTP du 10 novembre 1995, parla haut et fort en faveur des agents communaux à 88 %. Cette intervention fit sensation, "Serviles Compris" l'a relatée en ces termes :

<< André Troadec fait un tabac...

"Comment, demande-t-il avec d'indéniables accents de sincérité dans la voix, une personne qui travaille à la Mairie depuis 16 ans peut-elle ne travailler qu'à 60 % ? Et d'ajouter : des gens à 88 % ne demandent qu'à l'être à 100 %

Loïc Réveille s'avoue pleinement satisfait qu'un élu, André Troadec, dénonce ces taux au diapason avec les revendications syndicales. Et l'élu d'enfoncer le clou : " En plus, il faut savoir que ces pourcentages posent d'énormes problèmes psychologiques. Un agent doit se dire : si on ne me donne pas 100 % après tant d'années, c'est que je ne le mérite pas (!...) Enfin, des personnes à 88 %, ça veut dire quoi ? ...

Grande révélation de ce CTP, André Troadec poursuit sur sa lancée en lançant à la CGT : " Excusez-moi une fois de plus d'être d'accord avec vous..." >>

En écoutant André Troadec, les syndicats buvaient du petit lait...

Plein de bonne volonté, André Troadec n'est malheureusement pas assez écouté en haut lieu. Les pourcentages ont peu évolué...

Autre coup de coeur : André Troadec aime les intits. "Revalorisons le métier d'instituteur...ils font l'un des plus beaux métiers qui existent" proclame-t-il dans le Courrier de la Mayenne du 4 septembre 1997.

Outre la banque alimentaire, André Troadec est aussi un défenseur de la famille...

Tout naturellement, ce grand coeur est un grand émotif : on le vit quitter, courroucé, la séance d'une C.A.P. un peu musclée...

Toutefois, son point faible, c'est son impatience à faire le bien : il en oublierait les règles administratives les plus élémentaires.

Ainsi, pour la rénovation de l'école Prévert, il a vivement dénoncé des retards : "Je me doutais qu'il y aurait des retards. On a passé 7 mois dans les papiers (appel d'offres...) en ne laissant que 5 mois pour les travaux, alors..." (Ouest-France du 4 septembre 1997).

Les fonctionnaires que nous sommes, nous devons lui rappeler que le législateur a institué un Code des Marchés Publics, certes contraignant mais indispensable, et récemment renforcé en raison du comportement d'élus impatients... de s'enrichir. Les exemples ne manquent pas en Ile-de-France, à Angoulème et dans le Var...

Tout à la tâche, il en oublie les véritables raisons des retards : l'école, selon la nouvelle équipe municipale qui voulait alors conserver la piscine du Quai Béâtrix, devait intégrer les locaux de l'actuelle gendarmerie qui devait elle-même déménager route de Nantes... Egalement, la volonté du Maire, fin 1996, de ramener le budget initial de 10 M de francs à 8 MF a conduit à la refonte du projet.

Mais le rêve d'André Troadec, dans sa croisade pour l'éducation, c'est de créer son propre service technique, soucieux du bon entretien de sa "paroisse". Que resterait-il des services municipaux, si chaque adjoint se lançait dans une telle aventure ?

C'est donc avec un certain plaisir que nous décernons notre "Le Bras d'Honneur" à André Troadec; nous y ajoutons, chose rare, une mention très spéciale. André Troadec rejoint ainsi un club très fermé; en effet, jusqu'à présent, un seul adjoint a pu bénéficier de cette très haute distinction.