Un départ et un engagement !

LE VECTEUR LIBRE ET INDEPENDANT LE VECTEUR LIBRE ET INDEPENDANT

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Un départ

un engagement !

 

 

Les portes de l'automne s'entrouvraient depuis quelques jours. La nature n'avait pas encore eu le temps de se parer de ses multicolores atours. Seule, la guerre avait débuté, depuis plusieurs semaines, sa funeste activité qui n'allait s'achever que cinq ans plus tard.

La petite ferme était isolée : la route la plus proche qu'on ne pouvait rejoindre qu'à pied, passait à plus d'un kilomètre. Aucun véhicule à moteur ne venait troubler la quiétude des lieux.

C'est là et c'est à cette époque qu'il est né; il sera l'aîné de deux frères et de trois sœurs.

Deux ans plus tard, il se trouve dans une autre petite ferme où les premiers souvenirs commencent à meubler sa mémoire, ceux d'un enfant découvrant la nature, ses jeux, son travail, ...D'autres souvenirs, moins agréables tracent leurs sillons : le silence qu'il faut garder devant l'occupant un soir de fête (on avait tué le cochon) et la vue de ces avions qui, en formation serrée, dessinaient, à l'horizon, un cortège dont il n'a compris le sens que bien plus tard. Ils s'en allaient, en effet, déverser leurs chapelets de bombes sur Nantes.

De ses années dans les classes primaires, il retiendra ses résultats flatteurs compte tenu de sa situation plus que modeste en comparaison de celle plus enviable de ses camarades qui lui prodigueront force marques de jalousie.

Dès l'âge de sept ans, et pendant plus de trois ans, il va connaître les affres d'un orphelinat. C'est là que pousseront les premières racines de sentiments de révolte : paroles blessantes, brimades subies par des camarades,... Souvenez-vous de la chanson qui se termine par "un jour je mettrai l'feu à l'orphelinat".

Puis, les choses s'améliorant, ses résultats lui permettront d'obtenir deux bourses d'études, l'une nationale et l'autre départementale.

Il connaîtra, alors, sept années d'internat avec une seule visite des parents par trimestre. C'est pendant cette période qu'il apprendra à se battre pour faire modifier des habitudes presque centenaires et obtenir pour ses camarades le remplacement des sempiternelles promenades (trois heures) du jeudi après-midi le long des routes peu fréquentées à l'époque, il est vrai, par des après-midi passés au stade. Il se souvient de la satisfaction qu'il éprouvait à chaque fois que l'accord était donné, parfois au dernier moment.

Dès la cinquième, il participera à la formation d'une équipe de foot qui, par la suite, devait rencontrer régulièrement une équipe locale. Pendant trois ans, il en assumera le capitanat et savourera l'intérêt de ses camarades à son égard. Belle revanche sur les années passées.

Pendant deux années scolaires, il sera maître d'internat tout en poursuivant des études au pair. La seconde année, il donnera même 12 heures de cours par semaine en sixième, en cinquième et un peu en classe de certificat d'études, français, arithmétique, sciences naturelles, géographie, chants patriotiques.

Avant son départ pour le service militaire, il connaîtra le travail de nuit en usine dans le bruit incessant des boites de conserves glissant de la sertisseuse vers l'emballage.

Puis ce fut l'armée (deux ans), les classes, les pelotons jusqu'au SOR et l'Algérie où il a perdu une bonne partie de sa santé et où, surtout, il a compris qu'il était vain de vouloir "imposer" sa conception du bonheur aux autres.

Une image est restée gravée dans sa mémoire : les yeux noirs d'une fillette se jetant sur le ballast pour récupérer un morceau de chocolat lancé maladroitement alors que le train démarrait.

Au retour, c'est l'entrée dans les services municipaux de Nantes grâce au concours réussi deux ans plus tôt, Secrétariat Général puis Lotissements et Voies Privées, services où il apprendra à surpasser sa timidité quasi maladive et à parfaire sa rédaction.

Pour rompre une certaine monotonie, il ira travailler pendant dix-huit mois dans une entreprise où il découvrira, entre autre, la mécanographie (Gamma 10), prémices de l'informatique.

Après un an passé au service de l'Economat municipal de Nantes, il débutera, le 16 septembre 1969 sa carrière en informatique : c'est bon de se souvenir de ces premières années d'informatique vécues avec l'esprit des pionniers. Les nuits étaient courtes mais la fatigue était vite balayée lorsque l'ordinateur obéissant aux ordres du programmeur crachait à l'imprimante les documents tant attendus.

Le premier avril 1979, il devient chef de service informatique à la mairie de Laval et puis, maintenant, vous savez la suite, du moins vous qui le connaissez, qui me connaissez. ... Eh oui, c'est moi André (de l'informatique).

L'heure de la retraite a sonné fin septembre 1999. Elle a été fêtée simplement avec quelques camarades et amis. Ce n'était pas un "rachat" de 500 f qui m'aurait fait changer de décision : je ne suis pas à vendre et je n'ai pas envie d'être le support publicitaire d'un système qui vise à détruire le service public.

Je garderai quelques bons souvenirs de camarades que j'aurai plaisir à rencontrer tant à Laval qu'en Pays Bigouden, où je ne manquerai pas de me rendre souvent pour le bricolage, le jardinage, la promenade et la pèche sans renier mes activités associatives et syndicales de Laval.

A Laval comme à Kérillan en Loctudy (29750), pour ces camarades, ma porte restera toujours ouverte.

"Degemer mad e Loktudi ..."

Les déceptions, nombreuses ces dernières années, j'essaierai de les oublier et d'appliquer à leurs auteurs ce qui m'a souvent aidé, le traitement par l'indifférence qu'ils méritent.

Quant aux idéologies qui tendent à asservir, toujours plus, les plus faibles en libérant les plus forts des règles élémentaires que sont les lois d'une société démocratique dont les Services Publics sont les garants, j'espère avoir suffisamment de force, de courage et de moyens pour les combattre avec ceux qui partagent mon idéologie pour "une société, existant par l'Homme et pour l'Homme, où chaque citoyen, quel qu'il soit, apporte et développe sa Dimension et sa Dignité Humaines".

En effet, pour moi, le "libéralisme" prôné par certain(s) n'est que l'application de la "loi du plus fort", autrement dit "la loi de la jungle", dans une société livrée en pâture aux assoiffés de pouvoirs hégémoniques.

Traiter de "terrorisme" l'action d'un élu syndical s'opposant à des décisions qu'il juge néfastes pour le personnel, n'est-ce pas une méthode employée ailleurs par des dictateurs dont l'histoire humaine est truffée.

Restez vigilants.

Kénavo !

 

 

André Naulleau

 

 

Nota : je tenais à vous donner moi-même, grâce au Vecteur Libre et Indépendant, ces quelques lignes afin de vous faire comprendre mes qualités et mes défauts, mais aussi et surtout pour ne pas avoir à subir, d'une part, des erreurs d'information toujours possibles et, d'autre part et surtout, les paroles et les écrits hypocrites distillés à cette occasion.

 

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