Les intellectuels et les artistes sont souvent en première ligne pour lutter contre l’intolérance et l'extrémisme. A Laval et en Mayenne , c’est aussi le cas pour soutenir le directeur de la culture, ses collègues placés en surnombre, et les fonctionnaires placardisés. Lors d’une inauguration, un artiste a pris une position courageuse. D’autres ont adressé une lettre ouverte à M. d’Aubert , dont la presse s’est fait l’écho. Le Vecteur vous en communique l’intégralité.

<< Quand vous, Monsieur d’Aubert, maire de Laval, par ce que beaucoup ont estimé être un véritable coup de force, supprimez certains postes-clés des services municipaux, dont le poste de directeur du service de développement culturel (ou encore : la fragmentation de la charge du Musée) nous tenons à vous faire part de notre inquiétude,sinon de notre colère.

En effet, ces responsabilités, qui étaient celles jusqu'alors de fonctionnaires choisis pour leurs compétences, seront assurées, nous dit-on, par les élus eux-mêmes.Ce qui ne peut qu'éveiller à la fois notre scepticisme et notre méfiance.Quand nous considérons la politique, dite culturelle, menée par la ville, nous ne savons que constater la distance qui sépare de la nôtre la conception de l'élue chargée de la culture. La vision de patronage - doublée d'un effet de gaspillage - qui semble être celle que cette personne a de la culture nous apparaîtrait plutôt avilissante que roborative. Aussi profitons-nous de ces changements qui interviennent pour insister sur quelques principes dont nous aimerions qu'ils fussent entendus :

Ils ont besoin pour cela d'un espace favorable. Si le pouvoir gestionnaire veut bien être à leur écoute, dialoguer avec eux, et apporter autant que possible un soutien caractérisé, on peut alors estimer qu'une certaine vie artistique peut se produire.

En aucun cas les artistes ne se mettent spontanément au service des politiques. Le souci premier des artistes n'est pas de participer de l'image ou de la promotion d'une ville. La démarche créative est d'ordre introspectif avant d'être mise à jour dans une forme altruiste. Cette dimension ne doit pas être oubliée par les éventuels commanditaires.

L'animation culturelle ne relève pas de la création artistique. Il est important de faire la distinction entre les deux. L'art ne sert pas, en premier lieu, à occuper les gens, ni même à les divertir, mais au contraire à les inscrire dans un monde signifiant.

Au-delà de ces principes les citoyens lavallois, ou voisins, amateurs des créations réclament depuis longtemps, pour eux-mêmes et pour tous, une écoute des intervenants culturels, des artistes, afin qu'il soit pris connaissance de leurs besoins, leurs attentes.

Indépendamment de toute querelle polémique il nous a semblé important de rappeler ces manques. Au gré de dérives qui pourraient emporter la conscience des décideurs municipaux, peut-être ceux-ci voudront bien entendre nos évidentes revendications. Et dans la manière dont seraient gérées ces attentes un tantinet spécifiques, vous exposeriez le visage délibéré d'une politique générale par vous commandée.>>