Nous tenons à saluer l'attitude de M. Jean-Pierre Chevènement qui, par sa démission du Ministère de l'Intérieur, a manifesté son profond attachement à la République.

Nous pensons que la loi doit être la même pour tous, que personne n'est au-dessus.

Or, force est de constater que la décentralisation mal contrôlée entraîne des dérives graves : corruption, favoritisme, clientélisme, non respect du statut de la fonction publique, menaces sur le service public...

A côté des dizaines de milliers d'élus de petites communes, admirables de dévouement, nous voyons bien que certains caciques locaux ne respectent plus les principes élémentaires de la République, à commencer, pour ce qui nous concerne, ceux du statut de la fonction publique. Un peu partout se multiplient les atteintes : refus d'organiser des concours pour assurer l'égalité des chances devant l'emploi public, mises en surnombre cassées par la justice républicaine, mises au placard (ainsi l'exemple cité par le Monde du directeur de l'urbanisme d'une ville du Var que nous reprenons dans ce numéro du Vecteur), etc...

Par-delà le problème corse, c'est notre tradition républicaine qui est menacée par l'ultra-libéralisme, par la recherche absolue du profit, par l'action des nouveaux féodaux qui rêvent d'une Europe des régions et des principautés.

Nous sommes tous concernés.