D'Aubert et la culture : tout un programme... 

En 1983, peu de temps après les élections municipales, d'Aubert dévoilait sa conception de la culture dans les colonnes du Figaro :

 François d'Aubert : "Le système Lang est un réseau politique" 

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Depuis 1981, chacun sait que la culture est au centre du projet socialiste : changer la culture, c'est changer la société. La "politique culturelle" socialiste est donc envahissante, se mêlant aussi bien d'animation artistique dans les prisons ou les casernes que de soutien à l'enseignement du basque ou à la "B.D.".

 Dirigiste, elle s'appuie sur la bureaucratie des Affaires culturelles qui a triplé ses moyens d'existence et quadruplé ses moyens d'intervention depuis 1981 : le système Lang est d'abord un mécénat d'Etat hypertrophié.

 Grâce à la protection élyséenne, les grands projets présidentiels et coûteux de l'Opéra de la Bastille, de Bagnolet, de la Villette ou de l'exposition universelle (bien qu'abandonnée, elle aura coûtée 2,5 milliards de centimes en études) échappent à la rigueur, au détriment de la restauration des cathédrales et des subventions culturelles aux communes.

 Le clientélisme se pratique au travers de la multiplication par 4,5 des commandes artistiques de l'Etat ou du triplement des subventions à 300 compagnies théâtrales qui n'ont pas toutes, hélas! le talent et le public de la Compagnie Renaud-Barrault.

 Enfin, les subventions coordonnées des Affaires culturelles, de l'Education et du Temps libre à des associations politisées, telles que les clubs Léo-Lagrange proches du P.S., permettent de tisser localement une véritable toile d'araignée socio-culturelle.

 Le système Lang est cependant vulnérable : trop politisé et militant, il provoque de violentes réactions de rejet dans de grandes communes reprises en mars par l'opposition; trop glouton et gaspilleur, il est en cours d'année la cible facile des coupes claires budgétaires, relativisant du même coup les déclarations mirobolantes du ministre : près de 70 % de certains crédits à la musique ou aux musées de province ont été ainsi annulés. 

Cette excroissance démesurée et incontrôlée de la "politique culturelle" socialiste devrait progressivement, et heureusement, déconsidérer tout interventionnisme culturel, même si cela oblige le monde politique à rompre avec une tradition bien française. Pour avoir la liberté de s'épanouir et de rayonner, la culture n'a pas vraiment besoin de "politique culturelle".