FORCE OUVRIERE MUNICIPAUX |
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Le maire de Laval condamné
pour détournement de pouvoir(*) ! L'organigramme des services techniques annulé par la justice ! |
Le rappel des faits. A son arrivée, le nouveau directeur général des services municipaux, Jean Jacques Delory, a mis en place le huitième organigramme de la ville depuis 1995. Force Ouvrière et l'ensemble des organisations syndicales lui ont demandé la mise en place d'une organisation concertée et de mettre un terme aux situations de placardisation, notamment de porteurs de mandats syndicaux. Il n'en tiendra aucun compte et sa seule innovation fut de saucissonner la mise en uvre de cette organisation en plusieurs arrêtés publiés au fil des mois. Pour un ingénieur principal de la direction des services techniques, par ailleurs élu Force Ouvrière, siégeant à ce titre au Comité Technique Paritaire et en Commission Administrative Paritaire, ce nouvel organigramme n'était pas vraiment une nouveauté s'agissant du sort qui lui était réservé :
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Par jugement en date du 21 juillet 2004 (n° 0304379), le tribunal
administratif de Nantes a annulé l'ensemble de l'organigramme des services techniques en
raison de la situation faite à notre collègue. La juridiction est particulièrement
sévère, l'arrêté organisant les services techniques est annulé au motif qu'il est
entaché de "détournement de pouvoir"
(*): " Considérant qu'en supprimant la "direction des études et des moyens communs", dont M. PERSIN avait la charge, pour créer une direction "géomatique et services communs" dont les attributions sont sensiblement différentes, l'arrêté du maire de Laval n° 19/03 du 26 juin 2003 portant organisation de la direction générale des services techniques affecte de manière significative la situation du requérant; que celui-ci est, par suite, recevable à en demander l'annulation; |
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier qu'à l'occasion des réorganisations successives des services municipaux de la ville de Laval, intervenues en 1996, 1998-1999, novembre-décembre 2000 et juin-juillet 2003, les attributions de M. PERSlN, titulaire du grade d'ingénieur principal, ont été progressivement réduites; que la nouvelle direction "géomatique et services communs" issue de l'arrêté susvisé du 26 juin 2003 comprend, outre deux agents s'occupant du suivi budgétaire et comptable, le service "géomatique", constitué d'un seul agent chargé d'assurer le suivi du système d'information géographique (S.I.G.), le service "garage", constitué d'un agent de maîtrise, deux agents techniques, un agent d'entretien et un apprenti, uniquement chargés de l'entretien du parc automobile municipal, le service "entretien des locaux", comprenant vingt-six agents affectés au nettoyage des locaux municipaux, ainsi que le service "études générales", qui ne dispose d'aucun moyen et dont les missions ne sont pas précisément identifiées, qu'enfin le requérant affirme, en se fondant sur des faits précis non sérieusement démentis, que la direction qui lui a été confiée ne dispose pas de secrétariat propre, ce qui génère des difficultés de fonctionnement interne et dans les relations extérieures; qu'il résulte de ce faisceau d'éléments qu'en créant la direction "géomatique et services communs", le maire de Laval avait pour principal but de réduire autant qu'il était possible les attributions de M. PERSIN ; qu'il suit de là que l'arrêté susvisé du 26 juin 2003, dont le contenu n'est pas divisible, est entaché de détournement de pouvoir (*), et doit être annulé; " |
La première conséquence de ce jugement est très importante : l'actuel organigramme des services techniques est annulé. Par l'effet rétroactif du jugement, cet organigramme n'a même jamais existé. Ce jugement a l'autorité absolue de la chose jugée, il s'impose à tous. L'organisation des services techniques est celle qui prévalait avant la publication de l'arrêté n°19/03 annulé. Ce jugement restaure notre collègue, élu du personnel FO, dans l'intégralité de ses responsabilités et nous nous en félicitons. | |
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Le maire de Laval se voit donc sanctionné, une fois de plus, pour ses agissements contre un représentant syndical. L'acharnement dont sont victimes les représentants syndicaux de la Ville de Laval, particulièrement depuis 1998, montre bien quelle est la conception du dialogue social de M. d'Aubert et de certains personnages de son entourage. Cette nouvelle sanction confirme la réputation détestable de la municipalité de Laval qui eu pour maire jusqu'au 5 juillet 2004 l'actuel ministre délégué à la recherche du gouvernement Raffarin. |
Si cette sanction touche en premier lieu le maire,
elle affecte sérieusement la " Direction Générale " qui a revendiqué, haut
et fort, sa propre responsabilité dans la définition et la préparation de
l'organisation aujourd'hui annulée. En effet, ce sont eux qui ont enregistré la commande
des politiques visant à éliminer notre collègue en le collant dans un placard, eux qui
en ont fait l'un de leurs objectifs, eux qui ont construit l'argumentaire indigent qui a
servi à justifier une organisation dont le but était étranger à l'amélioration du
service public municipal, eux qui ont cautionné cette organisation en la mettant
effectivement en oeuvre. Leur solidarité dans l'exécution de ce coup tordu a été sans
faille, au point d'assigner collectivement en justice notre organisation syndicale (avec
la protection juridique et financière de la Ville de Laval) pour avoir dénoncé, avec
humour, leurs rôles d'acteurs dans l'exécution de cette basse besogne ; au point de
signer collectivement un article (*) à l'attention de l'ensemble du personnel,
présentant notre collègue, victime de ce détournement de pouvoir, comme un individu peu
scrupuleux utilisant ses mandats syndicaux pour servir ses intérêts personnels (un
comble!!!). (*) ndlr :Cet article fait l'objet d'une procédure devant la
justice contre ses rédacteurs pour diffamation.
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Incontestablement, l'actuel directeur général des services techniques a été l'acteur principal de cette funeste opération. Il a été l'architecte, le maître d'uvre, de l'organisation de ses services et a dessiné tout seul les contours du placard de notre collègue. Beaucoup ont vu dans cette organisation, par ailleurs très curieuse, une volonté de règlement de compte et de revanche contre les militants Force Ouvrière, organisation qui avait saisi le tribunal administratif pour mettre un terme à son détachement illégal à la direction de la Société Anonyme d'HLM de Laval. En 1996, son détachement vers la Société Anonyme d'HLM de Laval avait été examiné pour avis en Commission Administrative Paritaire. Lors de cette commission nos représentants avaient mis en évidence l'impossibilité juridique majeure de procéder au détachement vers la SAHLM compte tenu des dispositions prévues à l'article 432-13 du Code Pénal. Ces dispositions déontologiques interdisent à tout fonctionnaire d'occuper un poste, avant l'expiration d'un délai de cinq années, dans une société qu'il a été amené à surveiller ou à contrôler dans le cadre de ses fonctions. Ces objections n'ayant pas été retenues, notre organisation a porté l'affaire devant le tribunal administratif de Nantes qui a annulé le détachement de M. Le Lay le 30 novembre 2000 (jugement n° 96.3720). La cour administrative d'appel de Nantes a confirmé ce jugement le 6 décembre 2002 (jugement n° 01 NT00157). Les deux juridictions ont effectivement indiqué qu'il n'était pas possible de prononcer un détachement contrevenant aux dispositions du Code Pénal. Suite à ces jugements, M. Le Lay a du être réintégré en janvier 2001 sur le poste de directeur général des services techniques (voir nos dossiers consacrés à cette affaire) |