INTERSYNDICALE FO-CGT-CFDT

ATELIER MECANIQUE : ÇA NE TOURNE PLUS ROND…

 voitures-apied.gif (14107 octets)

Les conséquences de la politique municipale catastrophique en matière budgétaire se font désormais sentir dans de nombreux services municipaux qui, faute de moyens suffisants, ne peuvent plus assumer normalement leurs missions de service public. C’est notamment le cas des services en charge d’assurer la maintenance

du patrimoine municipal. La situation d’asphyxie de l’atelier de mécanique illustre parfaitement les conséquences désastreuses de cette politique et ses effets néfastes sur le personnel.

 

LA REPONSE DU MAIRE DE LAVAL

 

Chacun a pu constater le délabrement inquiétant du parc de véhicules et matériels de la Ville de Laval. Cette situation découle directement des décisions de la municipalité de ne pas consacrer les budgets indispensables au renouvellement régulier de son parc automobile. Dans le même temps, la municipalité a considérablement réduit les effectifs de cet atelier (8 en 1995, 4 aujourd’hui) alors même que la charge de travail explosait du fait du vieillissement du parc.

 

Aujourd’hui, cette charge de travail est devenue incompatible avec l’effectif de cet atelier. Très concrètement, cette politique se traduit par des effets néfastes qui pèsent à la fois sur les personnels concernés et les utilisateurs:

 

-- Les agents de cet atelier sont soumis à une pression insupportable pour assurer la continuité de service des véhicules et matériels indispensables au bon fonctionnement des services municipaux ;

-- Les conditions d’hygiène et de sécurité de l’atelier s’en trouvent gravement compromises ;

-- De même, les conditions de sécurité des utilisateurs des matériels et véhicules ne sont plus assurées.

 

Ainsi, récemment des agents municipaux se sont rendus à Paris pour assurer une mission avec une voiture de service, celle-ci est tombée en panne mécanique sur le périphérique. Un véhicule de remorquage de la Ville est allé chercher le véhicule pour assurer son dépannage, il est lui-même tombé en panne sur le chemin du retour…

 

Depuis plusieurs mois, les agents de l’atelier de mécanique, conscients de leurs responsabilités, demandent en urgence le recrutement d’un professionnel compétent et les investissements nécessaires pour faire face à leurs missions et retrouver une situation de travail normale.

 

Qu’est ce qu’une voiture de fonction ?

A la Ville de Laval, c’est un véhicule qui est affecté à l’usage exclusif d’un des membres de la Direction Générale ou du Directeur de Cabinet. Ils peuvent l’utiliser pour leurs besoins personnels : par exemple rentrer chez eux tous les soirs y compris lorsque leur domicile est dans un département voisin, partir en vacances à la neige avec la famille, aller promener le chien ou encore l’utiliser pour faire la conduite accompagnée du fiston. Ce sont des modèles haut de gamme, plus on est haut dans la hiérarchie plus le modèle est gros et bien équipé en options. Un véhicule de fonction est discret et banalisé, pas de logo pour ceux-là, quant à la facture elle est aussi traitée discrètement et directement par la direction des services financiers. Le bénéfice d’une voiture de fonction doit se traduire par une inscription sur la feuille de paye des bénéficiaires, il est soumis à cotisation patronale, ce qui au passage alourdit « la masse salariale ». Pour le bénéficiaire c’est tout gratuit : pas de frais d’essence, pas de frais d’assurance, pas de péage, pas de crédit à payer, le rêve…

Le maire vient de leur apporter par écrit (voir reproduction ci contre) une « réponse » dérisoire et méprisante, en  décidant de déplacer arbitrairement un agent administratif en lieu et place du recrutement du mécanicien demandé.

Qu’est ce qu’une voiture de service ?

C’est avant tout un outil de travail. Les modèles sont très bas de gamme et datent pour la plupart du siècle dernier. C’est généralement très sale et cabossé, c’est peu sûr et ça tombe en panne de plus en plus souvent, ça peut être dangereux. Il y a toujours un gros logo très moche qui indique qu’il s’agit d’un véhicule de la Ville pour dissuader les utilisations personnelles.

 

Aujourd’hui, les seuls véhicules présentables dans cette mairie sont les 6 véhicules dits « de fonction », très généreusement affectés à la Direction Générale et au cabinet  : il s’agit des 4 Renault Mégane de nos Directeurs Généraux Adjoints, de la Renault Espace de notre Directeur Général des Services et de la Renault Laguna du Directeur de Cabinet, toutes haut de gamme, de cylindrée confortable et climatisées. Ces confortables limousines sont louées à grands frais à une société privée qui assure également leur entretien pour un coût moyen par véhicule de 600 euros (3 900 F) par mois, soit 3 600 euros (23 600 F) par mois, soit 43 200 euros (283 400 F) par an sans compter les frais d’essence très conséquents directement pris en charge par la collectivité. 43 200 euros, c’est bien plus que la somme de 31 500 euros que la municipalité a voté au budget général pour 2004 pour le renouvellement de son  parc automobile (plus de 200 véhicules), cela représente près de 25 % du budget d’entretien total dont dispose l’atelier de mécanique pour entretenir ce même parc.

 

 Il y a encore peu de temps, les véhicules de fonction étaient achetés et entretenus à moindre frais par l’atelier de mécanique, c’était une pratique de saine gestion, la plus économe pour le contribuable. Elle avait pour seul inconvénient de faire partager aux intéressés les conséquences de la rigueur budgétaire qu’ils prônent pour l’ensemble des services  : impossible dans ces conditions de justifier l’acquisition du dernier modèle doté de la climatisation et des meilleures options, difficile d’obtenir en priorité une révision en urgence pour partir sereinement en vacances avec sa petite famille… Ces clients très particuliers se sont donc tournés vers le privé qui peut leur assurer un service parfait pour la coquette somme de 43 200 euros par an sans compter l’accès à guichet ouvert à la pompe à essence municipale !

 

Mais au fait ? Ces véhicules ont-ils tous une réelle utilité de service ? Ce budget de 43 200 euros ne serait-il pas mieux utilisé pour satisfaire la demande de recrutement qui relève de l’intérêt général des services municipaux ?