INTERSYNDICALE FO-CGT-CFDT |
ATELIER MECANIQUE : ÇA NE TOURNE PLUS ROND…
Les conséquences de la politique
municipale catastrophique en matière budgétaire se font désormais sentir dans
de nombreux services municipaux qui, faute de moyens suffisants, ne
peuvent plus assumer normalement leurs missions de service public. C’est
notamment le cas des services en charge d’assurer la maintenance
du patrimoine municipal. La situation d’asphyxie de l’atelier de mécanique illustre parfaitement les conséquences désastreuses de cette politique et ses effets néfastes sur le personnel.
LA REPONSE DU
MAIRE DE LAVAL |
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Chacun a pu constater le
délabrement inquiétant du parc de véhicules et matériels de la Ville de Laval.
Cette situation découle directement des décisions de la municipalité de ne pas
consacrer les budgets indispensables au renouvellement régulier de son parc
automobile. Dans le même temps, la municipalité a considérablement réduit les
effectifs de cet atelier (8 en 1995, 4 aujourd’hui) alors même que la charge de
travail explosait du fait du vieillissement du parc.
Aujourd’hui, cette charge
de travail est devenue incompatible avec l’effectif de cet atelier. Très
concrètement, cette politique se traduit par des effets néfastes qui
pèsent à la fois sur les personnels concernés et les utilisateurs:
-- Les agents de cet atelier sont soumis à une pression insupportable
pour assurer la continuité de service des véhicules et matériels indispensables
au bon fonctionnement des services municipaux ;
-- Les conditions d’hygiène et de sécurité de l’atelier s’en trouvent
gravement compromises ;
-- De même, les conditions de sécurité des utilisateurs des matériels
et véhicules ne sont plus assurées.
Ainsi, récemment des agents
municipaux se sont rendus à Paris pour assurer une mission avec une voiture de
service, celle-ci est tombée en panne mécanique sur le périphérique. Un
véhicule de remorquage de la Ville est allé chercher le véhicule pour assurer
son dépannage, il est lui-même tombé en panne sur le chemin du retour…
Depuis plusieurs mois, les agents
de l’atelier de mécanique, conscients de leurs responsabilités, demandent en
urgence le recrutement d’un professionnel compétent et les investissements
nécessaires pour faire face à leurs missions et retrouver une situation de
travail normale.
Qu’est ce
qu’une voiture de fonction ? |
A la Ville de Laval, c’est un véhicule qui est
affecté à l’usage exclusif d’un des membres de la Direction Générale ou du
Directeur de Cabinet. Ils peuvent l’utiliser pour leurs besoins
personnels : par exemple rentrer chez eux tous les soirs y compris
lorsque leur domicile est dans un département voisin, partir en vacances à la
neige avec la famille, aller promener le chien ou encore l’utiliser pour
faire la conduite accompagnée du fiston. Ce sont des modèles haut de gamme,
plus on est haut dans la hiérarchie plus le modèle est gros et bien équipé en
options. Un véhicule de fonction est discret et banalisé, pas de logo pour
ceux-là, quant à la facture elle est aussi traitée discrètement et
directement par la direction des services financiers. Le bénéfice d’une
voiture de fonction doit se traduire par une inscription sur la feuille de
paye des bénéficiaires, il est soumis à cotisation patronale, ce qui au
passage alourdit « la masse
salariale ». Pour le bénéficiaire c’est tout gratuit : pas de
frais d’essence, pas de frais d’assurance, pas de péage, pas de crédit à
payer, le rêve… |
Le maire vient de leur apporter
par écrit (voir reproduction ci contre) une « réponse » dérisoire et
méprisante, en décidant de déplacer
arbitrairement un agent administratif en lieu et place du recrutement du
mécanicien demandé.
Qu’est ce qu’une voiture de service ? |
C’est avant
tout un outil de travail. Les modèles sont très bas de gamme et datent pour
la plupart du siècle dernier. C’est généralement très sale et
cabossé, c’est peu sûr et ça tombe en panne de plus en plus souvent, ça peut
être dangereux. Il y a toujours un gros logo très moche qui indique qu’il
s’agit d’un véhicule de la Ville pour dissuader les utilisations
personnelles. |
Aujourd’hui, les seuls véhicules
présentables dans cette mairie sont les 6 véhicules dits « de
fonction », très généreusement affectés à la Direction Générale et au cabinet : il s’agit des 4 Renault Mégane de nos
Directeurs Généraux Adjoints, de la Renault Espace de notre Directeur Général
des Services et de la Renault Laguna du Directeur de
Cabinet, toutes haut de gamme, de cylindrée confortable et climatisées. Ces
confortables limousines sont louées à grands frais à une société privée qui
assure également leur entretien pour un coût moyen par véhicule de 600 euros (3
900 F) par mois, soit 3 600 euros (23 600 F) par mois, soit 43 200 euros (283
400 F) par an sans compter les frais d’essence très conséquents directement
pris en charge par la collectivité. 43 200 euros, c’est bien plus que la somme
de 31 500 euros que la municipalité a voté au budget général pour 2004 pour le
renouvellement de son parc automobile
(plus de 200 véhicules), cela représente près de 25 % du budget d’entretien
total dont dispose l’atelier de mécanique pour entretenir ce même parc.
Il y a encore peu de temps, les véhicules de
fonction étaient achetés et entretenus à moindre frais par l’atelier de
mécanique, c’était une pratique de saine gestion, la plus économe pour le
contribuable. Elle avait pour seul inconvénient de faire partager aux
intéressés les conséquences de la rigueur budgétaire qu’ils prônent pour
l’ensemble des services : impossible dans ces
conditions de justifier l’acquisition du dernier modèle doté de la
climatisation et des meilleures options, difficile d’obtenir en priorité une
révision en urgence pour partir sereinement en vacances avec sa petite famille…
Ces clients très particuliers se sont donc tournés vers le privé qui peut leur
assurer un service parfait pour la coquette somme de 43 200 euros par an sans
compter l’accès à guichet ouvert à la pompe à essence municipale !
Mais au fait ? Ces véhicules
ont-ils tous une réelle utilité de service ? Ce budget de 43 200 euros
ne serait-il pas mieux utilisé pour satisfaire la demande de recrutement qui
relève de l’intérêt général des services municipaux ?