Notre feuilleton N°1 |
En cette fin de matinée dautomne, Hubert de la Perrine, réélu depuis quelques mois maire de Clochemerdre, réunissait quelques uns de ses proches au restaurant du golf, là où, bien souvent, il arrêta dimportantes décisions. |
Il y avait là :
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Chacun deux,
conscient de lhonneur qui lui était fait dêtre en si petit comité, avait
apporté dans sa tenue vestimentaire la petite touche supplémentaire qui fait si bien la
différence entre le dimanche et les jours de semaine.Lapéritif fut
consacré à léchange de banalités :
Hubert de la Perrine raconta sa rencontre avec Le Président, Jacqueline Fatale fit léloge dune exposition de peinture vue en vacances, Roger Berroyer parla jardinage. |
Larrivée du premier plat marqua en fait le début de la séance de travail. Dun air grave, Hubert de la Perrine déclara : La situation est critique, les difficultés budgétaires sannoncent pour 2002. Je tiens à ma politique de baisse des impôts, je ne la remettrai pas en cause. Nous ne disposons plus du ballon doxygène de la SEMILA qui, elle-même, est lourdement endettée ; quant à la Communauté, elle est saturée. Le déluge du 27 juillet et la colère des commerçants inondés ne nous permettent plus de différer, une fois de plus, les importants chantiers de bassins dorage. Des économies simposent, désormais notre seule marge de manuvre, cest la masse salariale. |
- Je sais ce quil en en est, sexclama Roger Berroyer, jai connu ça quand je travaillais Au Bon Samaritain ! - Moi aussi, sexclama Georges Lenain, quand jétais à Picarville - Ca suffit ! le coupa Hubert de la Perrine. On connaît vos histoires et vous navez pas brillé lors du premier mandat . Jean-Edouard Casanova se mit à rire dans sa serviette et détourna son attention de la serveuse qui rapportait du pain. Hubert de la Perrine reprit : Que proposez vous pour supprimer effectivement les 400 emplois dont vous vous vantiez avant même votre arrivée ? Vous navez même pas été capable den virer quatre Cela rappela de bons souvenirs à Roger Berroyer, qui lui aussi souriait en trempant prestement sa serviette dans son verre deau et en tamponnant longuement sa chemise jusque là immaculée, parce quune vilaine tâche de Saumur Champigny venait malencontreusement de la décorer. |
Georges Lenain, tirant une épaisse bouffée de son cigare, protesta : je vous avais prévenu Monsieur le Maire, ces gens de FO mont empêché dagir à ma guise. Le 8 novembre prochain, sils subissaient un échec, tous nos espoirs seraient permis .
A suivre |